Les Indes galantes

Jean-Philippe Rameau

Les Indes Galantes sont le second ouvrage lyrique de Jean-Philippe Rameau qui avait déclenché la célèbre querelle entre « lullystes » et « ramistes » avec Hippolyte et Aricie (1733). Farouchement attachés à la continuation de la tragédie lyrique conçue par Lully, les adversaires de Rameau lui adressaient un reproche qui nous semble aujourd’hui paradoxal : les « lullystes » se scandalisaient des « excès » de sa musique, jugée trop riche, voire envahissante…

Il faut se rappeler que le public de l’époque recherchait avant tout un divertissement avec ballets, où décor, ingénieuses machineries et somptueux costumes avaient autant d’importance que la musique. Sans véritable souci pour l’intérêt du livret, et conformément aux règles de ce genre mixte qu’était l’opéra-ballet, Les Indes Galantes développent quatre intrigues « galantes » différentes, dont le seul lien est l’exotisme, très en vogue au XVIIIème siècle où l’on raffolait de « turqueries » et de « perseries ». Il s’agit avant tout de varier les lieux et les ambiances tout en privilégiant la danse et en déployant un éventail de situations et d’émotions que la musique de Rameau peut envelopper de ses somptueuses couleurs et de ses rythmes savants. Son exceptionnel sens de l’orchestration lui permet d’obtenir des effets étonnants avec un effectif relativement réduit, comme en témoigne une des pages les plus célèbres de l’ouvrage, celle du séisme d’un volcan des Andes. La tempête maritime qui frappe les côtes turques révèle aussi une grande inventivité dans la musique descriptive tandis que la fameuse danse du « Grand Calumet de la Paix » entraîne irrésistiblement par son rythme obstiné. Après un accueil réservé, ces Indes Galantes, où l’on pouvait applaudir la célèbre danseuse Marie Sallé, finirent par s’imposer avec de nombreuses modifications. Il existe seize versions différentes du livret !

En 1952, l’Opéra de Paris redonna l’œuvre dans son intégralité après deux siècles d’oubli. Les jeunes gens des quatre nations, France, Italie, Espagne et Pologne, délaissent « les paisibles retraites » pour le combat, préférant la gloire aux plaisirs de la jeunesse et de l’amour. Les « fils de Vénus » aux ordres d’Amour s’envolent loin de l’Europe, sur les rivages des Indes, c’est-à-dire, la Turquie, le Pérou, la Perse, L’Amérique, où se dérouleront quatre péripéties amoureuses.

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Conférences sur cette œuvre

LES INDES GALANTES de Jean-Philippe Rameau

Conférence
Conférencier.ère: Metin Arditi

Grand Théâtre  - Grand Foyer

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